Cela faisait des années que nous l'attendions, le nouveau Club-house arrive enfin !
Nos vieux vestiaires, aménagés en 1983 au rez-de-chaussée de la maison des sociétés en lieu et place de l'ancienne remise de pompes des pompiers, ont fait leur temps. Avec une superficie de 12 m² douches comprises, il était grand temps que nos équipes puissent se changer et se doucher dans des conditions décentes. La municipalité en a pris conscience depuis quelques années et a trouvé l'opportunité financière de nous offrir des installations toutes neuves en préservant le bâtiment actuel et son histoire.
Du même coup, le terrain de football restera au centre du village ce qui fut depuis toujours le vœu le plus cher d'André Fritsch, notre Président d'Honneur. Certes la pelouse n'a rien de mythique, toujours est-il que le terrain restera à l'endroit même où les fondateurs du club avaient aménagé un pré en 1935 pour s'adonner à leur sport favori.
La buvette, sommairement aménagée dans l'ancien frigo communal elle aussi aura vécu : fini l'entassement des congélateurs, frigos et autres appareils divers et variés, finies les réunions de comité suivies depuis le pas de la porte faute de places assises suffisantes. Ce sera bientôt un local accueillant, à la mesure de notre club, qui nous permettra de partager un verre ou un repas après les matches et entraînements.

De 1935 à 1982, c'est à dire du Goldstar aux Sports Réunis de Goxwiller, le résumé sera extrêmement bref : Il n'y avait aucune installation hormis le terrain...! Les joueurs et l'arbitre se changeaient au restaurant "Bellevue" aujourd'hui disparu. Ce n'est qu'en 1982, lors de la renaissance du club sous le nom d'Union Sportive que la situation devait évoluer.
Durant la saison 1982-1983, le rituel d'avant-guerre était toujours d'actualité : nous nous changions au restaurant et en guise d'échauffement, le cortège des joueurs descendait en petite foulée la rue de la gare jusqu'au terrain d'entraînement qui accueillait les matches durant une saison entière.

Ses dimensions modestes (70 m x 45) permettaient de pratiquer un sport assez particulier que l'on pourrait assimiler au football que jouent les enfants après l'école. La différence était que les traditionnels cartables étaient remplacés par de vrais buts avec des filets. Pour vous faire une idée précise, il suffisait de parcourir quelques mètres pour passer de la surface de réparation au rond central et avec 22 joueurs sur le terrain, le match ressemblait à un entraînement d'attaque-défense permanent. La tactique était rudimentaire : pour défendre, le marquage à la culotte était de rigueur et pour attaquer, il suffisait d'une passe un peu appuyée pour porter le danger devant le but adverse. C’était en quelque sorte du « hourra-football » sur un terrain surpeuplé. Parfois même, il arrivait que le gardien marque directement un but à son homologue d'en face !
A la mi-temps, les dirigeants apportaient des caisses de bière au bord du terrain où ils improvisaient une buvette afin de tirer quelques recettes de la présence d'un public assez nombreux. Il est vrai que les villageois avaient encore en tête l'épopée des "Preiss-boys" des années 70 et espéraient que la nouvelle équipe leur procurerait autant d'émotions. Mais l'hiver arrivant, la qualité du jeu n'étant pas au rendez-vous et les abords du terrain devenant de plus en plus boueux, les rangs des supporters villageois se sont peu à peu étiolés.
Ce terrain, éclairé par un seul projecteur à la lumière blafarde, servait aussi aux entraînements. Autant vous dire que l'utilisation intensive de ce petit rectangle de pelouse avait rapidement transformé le terrain en bourbier. Pour mémoire, il faut rappeler que le drainage avait été réalisé à l'aide d'une charrue tractée par le cheval d'Henri Boch vice-président des années 70. Son efficacité était  toute relative d’autant plus que le terrain est situé dans un secteur humide, pour ne pas dire marécageux…

C'est en 1983 que les vestiaires, certes spartiates, ont été inaugurés. Les bénévoles du comité avaient aménagé le rez-de-chaussée de la maison des sociétés : deux vestiaires avec douches, un vestiaire arbitre, les toilettes hommes et femmes, un petit réduit pour y entreposer le matériel et les dégagements avaient été installés dans une surface qui représente approximativement 60m². Pour nous joueurs qui avions connus le bac en plastique rempli à l'hydrant où nous nous lavions sommairement après les matches, ces vestiaires tout neufs présentaient un progrès et un confort appréciés de tous.
Il subsistait néanmoins quelques problèmes techniques : le ballon d'eau chaude électrique à accumulation ne permettait de produire que 200l d'eau chaude, soit une quantité très insuffisante pour permettre à deux équipes complètes de se doucher.  Les plus heureux dans l'affaire étaient les remplaçants, qui s'empressaient de rejoindre les vestiaires à quelques minutes du coup de sifflet final, pour bénéficier d'un peu d'espace pour se changer et surtout d'une bonne douche à l'eau chaude ! Pour y remédier, un deuxième ballon avait été installé quelques années plus tard.
Hormis quelques travaux de peinture, l'installation d'un faux plafond, de bancs et de multiples étagères pour y stocker du matériel, les vestiaires sont restés en l'état durant près de 30 années. Les toilettes des hommes ont même été condamnées pour y entreposer le matériel d'arrosage du terrain.

La maison des sociétés après sa rénovation en 1983

C'était l'ancien frigo communal et pour cause, il y faisait un froid de canard ! Cette petite extension en direction du Mont Sainte Odile d'une superficie de 15m² environ était une véritable caverne d'Ali Baba. On y trouvait un matériel hétéroclite : quelques chaises dépareillées, trois tables, un vieux comptoir réfrigéré, des frigos pour les boissons, des congélateurs pour les aliments, un téléviseur pour les soirées de coupe d'Europe, une cuisinière à gaz, les ballons de production d'eau chaude, tout ceci était entassé dans ce modeste édicule. Pour couronner le tout, une collection impressionnante de coupes et trophées poussiéreux remportés au cours des tournois trônait sur une étagère.
Il ne restait que la place nécessaire pour circuler autour de la table où une dizaine de personnes pouvaient s'asseoir : les autres restaient debout ou sur le pas de la porte.
Mais comme chaque chose avait sa place et chaque place avait sa chose, tout le monde s'y retrouvait. C'est dans ce curieux bric-à-brac que  les réunions, les buvettes de matches et casse-croûte d'après entraînements se sont déroulés pendant près de trente ans.

Un après match à la buvette. On reconnaît de gauche à droite : Arnaud Grucker,
Manu Krieg, Paul Grucker (notre supporter N°1), et Christophe Preiss (de dos).

Le minuscule local était encombré par tout le matériel de bricolage et de jardinage. Les ballons, les filets, le matériel de traçage y avaient aussi leurs places. Coincé entre l'escalier qui mène à l'étage et les toilette, ce réduit était ouvert sur toute la hauteur du bâtiment, du rez-de-chaussée jusqu'au grenier. En fait il s'agissait de la tour de séchage des tuyaux d'incendie. Espace minimum, encombrement maximum, il fallait encore débarrasser les lieux car c'était le seul accès possible pour descendre le piano de l'école de musique entreposé au premier étage... Quelques costauds se chargeaient de cet exercice périlleux à l'occasion de chaque fête villageoise.   

Il y eut quelques projets de construction : le premier vit le jour lors de la saison 1990/1991 mais il s'écroula au sens propre du terme durant sa réalisation. Les pans et la charpente de la baraque scolaire achetée d'occasion avaient été assemblés un samedi. Les éléments étaient solidement fixés selon les maîtres d'œuvre : pourtant, le lendemain matin, la fragile structure s'était effondrée !
Les débris fracassés restèrent longtemps entreposés sur le terre-plein en attendant un éventuel recours contre le vendeur. Mais rien n’y fît, et c'est la mort dans l'âme que les dirigeants durent abandonner leur projet, les caisses étant exsangues.

Les ruines de la baraque érigée en 1991. Difficile de croire à un simple accident !

En 1992/1993, la nouvelle équipe dirigeante engage un projet d'extension en dur de la buvette : ce dossier n'existera que sur le papier car le zonage du POS ne permettra pas d'obtenir le permis de construire nécessaire.
Le dernier projet en date était mené par la municipalité qui envisageait de convertir le terrain en lotissement. En contrepartie, nous devions bénéficier d’un nouveau terrain soit à proximité de la salle socioculturelle, soit en lieu et place d’une ancienne décharge. Mais les terrains disponibles n’étaient pas suffisants et les procédures d’expropriations nécessaires eurent raison de la bonne volonté des élus.

La maison des sociétés dans les années 2010

Jusqu'aux années 2000, un fragile édifice fait de pieux métalliques et de palettes, servait à abriter le barbecue et l'atelier cuisine les jours de tournois. Il arrivait même que les spectateurs viennent y trouver refuge les jours de pluie. Après une bonne vingtaine d'années de bons et loyaux services il fut mis à la décharge compte tenu de sa vétusté et de sa dangerosité. 

Il était difficile dans ces conditions de fidéliser les joueurs et les spectateurs : nos installation étaient devenues si peu accueillantes que les joueurs préféraient signer dans les clubs voisins. Les spectateurs quant à eux, n’étaient guère enclins à passer deux heures sous la pluie et le vent pour assister à un match de 3^e division départementale : comme on les comprend !
De même, la section « jeunes » en plein développement et riche d’une trentaine d’enfants, aurait certainement disparu au bout de quelques années : le goûter d’après match sous la pluie, ce n’est vraiment pas très sympa…
C’était devenu une question de survie pour notre association qui est la plus importante du village, avec ces 90 membres actifs et dirigeants, cinq jours d’activité, six manifestations annuelles que nous organisons et d’autres auxquelles nous collaborons activement.
La municipalité a donc pris les choses en mains et a confié l’étude du cahier des charges que nous avions établi quelques années auparavant à un cabinet d’études.
Le résultat est tout à fait probant : respect du site et des normes d’accès aux personnes à mobilité réduite, confort, fonctionnalité, que même les plus exigeants n’en attendaient pas autant.
Bref : nous en avions rêvé, ils l’ont fait. Et comble de tout, la municipalité arrive à offrir une maison des associations qui pourra accueillir d’autre activités. Quoi de mieux pour reconstituer et ranimer le tissu associatif qui s’était délité depuis quelque décennies.

Une fois les appels d’offres réalisés et les marchés signés, nous vidons les lieux et allons nous installer provisoirement à Barr où nous pouvons occuper le terrain de la COMCOM. Nous acceptons cet exil temporaire, mais surveillons attentivement l’évolution du chantier qui débute mi-novembre par les travaux de démolition.

Les travaux de démolition viennent de commencer. Le désamiantage de la toiture est terminé. Il ne reste que les murs de la petite buvette

Façade ouest : les locaux techniques

Vue générale du chantier  côté ouest.

Façades nord et est : le club-house.

Façade nord : le couloir de jonction entre le club-house et les vestiaires.

L'entrée du local technique et de la réserve : de quoi ranger le matériel sportif et d'entretien et installer une buanderie pour le lavage des maillots.

Côté club-house, l'élévation des murs est achevée. Les larges baies vitrées rendront le local clair et accueillant avec une bonne visibilité vers le terrain en cas de mauvais temps.

Côté terrain, on peut désormais se rendre compte de l'aspect définitif de notre future club-house.
il n'y a pas de doute : les spectateurs y seront bien installés, avec une bonne visibilité vers le terrain.
Et pour nous, un lieu convivial où il fera bon se réunir et fêter les victoires que nous espérons nombreuses...

L'entrée des vestiaires : vivement la saison prochaine !

Novembre 2012 : le chantier arrive à son terme. Le pavage est en place et les abords ont été nivelés